LEB Diagnostic écologique sur un peu plus de 23 km de ligne

Contexte de l’étude

Le diagnostic écologique de la ligne de chemin de fer Lausanne-Echallens-Bercher (LEB) a pour objectif de proposer des mesures adaptées à l’atteinte des buts fixés par la Confédération pour les infrastructures de transport ferroviaires dans le cadre du plan d’action de la Stratégie Biodiversité Suisse.

Espaces verts

Les espaces verts liés aux infrastructures de transports forment un important réseau à travers la Suisse. Entretenus de manière différenciée, ils participent activement à la promotion de la biodiversité de notre pays. Les surfaces ont été priorisées selon plusieurs critères dont, entre autres, l’orientation, la valeur actuelle, la sensibilité et la taille de la surface. Selon ces critères, elles ont été classées dans 3 catégories selon leur niveau de priorité (1 à 3). Les surfaces de priorité 1 et 2, les plus intéressantes d’un point de vue écologique et des contraintes d’entretien, représentent 32% des surfaces herbacées du LEB. Ces surfaces constituent un pool de surfaces pouvant être choisi pour les 20% de surfaces à entretenir écologiquement.

Passages à faune

Les lignes de chemin de fer peuvent constituer des obstacles à la migration de la faune. Afin de réduire les accidents et de permettre aux animaux de se déplacer pour accomplir les différentes activités de leur cycle de vie, des passages à faune supérieurs ou inférieurs doivent être mis en place. Les passages potentiels ont été classés par priorité d’assainissement (1 à 3) selon des critères d’importance et de faisabilité. Parmi les 20 passages potentiels identifiés, 13 sites nécessitent des mesures. Il s’avère que la ligne du LEB ne constitue pas un milieu riche en reptiles. Du point de vue des amphibiens, plusieurs endroits sont intéressants le long de la ligne. Sur les 6 passages potentiels spécifiques à la petite faune, il a été établi que 5 passages appellent une amélioration.

Points chauds de biodiversité

Les points chauds de biodiversité désignent des zones qui représentent des habitats et des points de liaison particulièrement importants pour la biodiversité. Les points chauds potentiels à proximité de la ligne du LEB ont été définis et priorisés selon des critères écologiques et le potentiel des surfaces appartenant au LEB. Au total, 25 points chauds de biodiversité potentiels ont été étudiés. Pour 14 d’entre eux, des mesures d’amélioration ont été proposées.

Mâts sécurisés pour les oiseaux

Les mâts des lignes de contact peuvent présenter un risque d’électrocution pour les grands oiseaux, particulièrement pour la cigogne et le hibou grand-duc qui sont des espèces menacées dont la conservation est prioritaire en Suisse. Selon l’ordonnance sur les chemins de fer (OCF), des mesures préventives doivent être prises sur les installations de la ligne de contact afin de réduire au maximum les risques d’électrocution pour les oiseaux. La directive « Protection des oiseaux sur les installations de la ligne de contact et sur les lignes de transport installées sur des structures porteuses de la ligne de contact » de l’OFT fixe les exigences relatives à la protection des oiseaux vis-à-vis de la législation fédérale et indique les mesures à prendre. Trois éléments ont été pris en compte dans l’analyse des mâts. Il en résulte que la grande majorité des mâts présente des non-conformités. Ces derniers ont été priorisés en fonction des observations des espèces d’oiseaux de grande envergure transmises par la Station ornithologique suisse. Une fiche technique générale à mettre en œuvre pour l’adaptation des mâts aux directives lors des travaux futurs a été proposée.

Réduction de la pollution lumineuse

L’éclairage artificiel nocturne perturbe le cycle jour-nuit de la faune, de la flore et de l’être humain. Il a un effet particulièrement négatif sur les activités et déplacements de certains groupes (insectes, chauves-souris, oiseaux migrateurs et gibier). Une priorisation du besoin d’assainissement des gares et des haltes a été réalisée selon différents critères. Parmi les 20 gares et haltes de la ligne du LEB, toutes nécessitent potentiellement des mesures. Celles situées en dehors des zones urbanisées et proches d’éléments naturels sont toutefois prioritaires. Une fiche technique générale à mettre en œuvre pour le choix des éclairages, de leur emplacement et de leur orientation lors de travaux futurs a été mise à disposition du LEB.

Stratégie pour les années 2023 à 2024 et au-delà

En 2023, l’objectif est principalement de choisir les espaces verts à retenir dans les 20% de surfaces à entretien différencié et de mettre en place les mesures d’entretien sur des zones pilotes. Si le suivi s’avère concluant, les tests seront continués en 2024 avec au besoin des modifications et étendus à de nouvelles surfaces. Dès 2025, les mesures seront mises en œuvre sur l’ensemble des 20% de surfaces retenues. Un biologiste devrait effectuer un suivi, notamment concernant la présence des espèces cibles. D’autres objectifs ont été définis pour les prochaines années avec, entre autres, la vérification de la faisabilité des mesures, la planification des mesures pouvant être facilement mises en œuvre durant les prochaines années et la mise en œuvre de ces mesures avec un suivi par un spécialiste nature.